Tendances cuisines 2023 :la sérénité façon chakra avec une touche d’excentricité

Si pendant la pandémie de COVID la cuisine avait été détrônée par le jardin dans le classement des endroits les plus prisés, la « grande dame » de la maison fait son grand retour. Mais elle nous revient dans une version un peu plus fermée et excentrique. Nous vous invitons à découvrir les cuisines d’aujourd’hui.

« Nous pouvons à nouveau nous permettre un peu plus de choses, et c’est également vrai dans la cuisine. Les années folles ont résolument conquis l’intérieur, contrairement à notre économie. Ce courant se traduit par des matériaux exubérants, des néons, du doré, du marbre, du velours, pour ne citer qu’eux. L’excentricité est permise et encouragée. Autre tendance diamétralement à l’opposé de celle-ci : le chakra, ou la coexistence harmonieuse avec la nature grâce à l’utilisation de l’argile, de la céramique et du béton. On remet les mains dans la terre donc, et cet élan passe par des couleurs naturelles, des teintes de gris, de terre cuite chaude, d’ocre, etc. Ces tendances antinomiques ont toutes deux leur propre logique et leur raison d’être si l’on revient sur les trois dernières années.

Il ne fait aucun doute que la cuisine forme un terrain de jeu où l’on est libre de combiner matériaux et couleurs à l’envi grâce à ces contrastes exubérants. Alors que nous avions auparavant le choix entre le bois, le noir et le blanc, le nombre d’associations de matériaux possibles se décline maintenant à l’infini. Pourquoi ne pas marier le noir avec le bois, le vert avec le blanc, la texture avec le lisse, le marbre avec la céramique, et ainsi de suite ? En 2023, le bois, le béton, le marbre, le ciment, la céramique, mais aussi une combinaison de toutes ces matières sont particulièrement en vogue. De plus, le vert gagne aujourd’hui en popularité dans le secteur des cuisines, témoignage de notre désir constant de faire entrer la nature dans nos intérieurs. Cela dit, le rose et le rouge, des teintes idéales pour les audacieux, font également quelques incursions. Et ce n’est pas tout : les formes organiques, que nous voyons poindre depuis un moment pour nos canapés, tapis et tables, trouvent de plus en plus leur place dans nos îlots de cuisine. Les formes arrondies, voire même parfaitement rondes, s’associent avec des façades revêtues de structures en lattes également arrondies dans de chouettes couleurs. Le lisse est devenu ennuyeux, nous aspirons à plus de vie et de texture dans la cuisine. Pour les robinets et les éviers, la tendance est aussi depuis plus longtemps à l’or, à l’argent et au noir.

Si le COVID nous a appris une chose, c’est que, pour le bureau comme pour la maison, une approche fondée sur des espaces complètement ouverts ne fonctionne plus. L’intimité revêt dorénavant une importance fondamentale pour « cocooner », pour déconnecter de notre vie professionnelle, avec le télétravail, et dans le cadre privé. Par conséquent, une cuisine pour ainsi dire « larguée » dans le séjour ne fonctionne plus. Les nouvelles conceptions architecturales prévoient bien sûr toujours une interaction entre les deux pièces, mais en travaillant souvent tout de même avec un verre texturé, des armoires colonnes ou des parois amovibles pour réunir les deux pièces ou les séparer à sa guise. Heureusement, il ne sera plus jamais question de renvoyer carrément la cuisine dans un minuscule cagibi doté d’une porte et d’un passe-plat. La cuisine est et demeure en effet toujours une pièce très fréquentée, un lieu de vie à part entière. Raison pour laquelle on cachera de plus en plus de choses derrière des parois amovibles, ou même dans une arrière-cuisine si l’espace le permet. Une bonne cuisine doit pouvoir accueillir tout l’attirail qui va avec, mais doit aussi pouvoir se transformer en un espace de vie présentable en un clin d’œil quand des invités arrivent. Il est donc impératif de bien réfléchir à l’aspect pratique, et de bien penser les axes de déplacement de la cuisine. 

Nicolas Block
Fondateur de King George – mad creative agency & interior watcher